[PORTRAIT] Alizée Colin, créatrice du blog Le Bon Digital
Alizée Colin est étudiante en deuxième année de Bachelor chef de projet digital. Très engagée sur les enjeux écologiques liés au numérique, elle a décidé de lancer un blog sur lequel elle rédige des articles sur cette thématique : Le Bon Digital. Elle nous en dit plus sur cette belle initiative.
Peux-tu nous présenter ton parcours ?
Avant l’ECV, j’ai fait un bac ES. Jusqu’à très tard, j’étais incapable de dire ce que je voulais faire dans ma vie. Après des kilomètres parcourus dans les allées des salons l’Etudiant et des centaines de flyers entassés chez moi, j’ai commencé à m’intéresser aux écoles du digital. J’avais trouvé un secteur qui éveillait beaucoup ma curiosité. Mais là encore, je ne savais absolument pas quoi faire dedans (marketing, communication, développement, web design… très vaste !). Alors j’ai cherché une formation polyvalente où je pourrais toucher à tout avant de me spécialiser, c’est là que j’ai décidé de rentrer à l’ECV Digital.
Parles nous de ton engagement écologique. Comment le retranscris-tu dans ton quotidien ? Une conférence qui t’inspire ? Une personnalité ?
J’essaye de le retranscrire à travers toutes mes actions quotidiennes comme par exemple : manger local, éviter les emballages à usage unique, acheter des vêtements de seconde main (vive le vintage !) réutiliser, etc. L’engagement écologique, cela revient surtout à se dire “ai-je vraiment besoin de cela ? Y a-t-il des alternatives ?” et ce, dans tous les domaines.
C’est la même chose au niveau professionnel : choisir les projets pour lesquels on travaille, prendre un moteur de recherche plus éthique, éviter la surconsommation d’appareils… Il doit y avoir une continuité dans les actions pour que l’engagement ait du sens.
J’ai eu l’opportunité d’assister au Web2day l’année dernière et plusieurs conférences m’ont interpellé notamment celle d’Ines Leonarduzzi, fondatrice de l’ONG Digital for the planet. Cela m’a vraiment ouvert les yeux quant aux impacts (positifs ou négatifs) que peut avoir le digital. La tête plongée dans notre quotidien, on oublie souvent la surconsommation de matériels électroniques ou les déchets toxiques qui façonnent malheureusement le numérique. Elle a aussi mis en avant le fait qu’il existe des alternatives. Je me suis dit qu’il était possible de faire autrement, qu’une autre forme de numérique restait à explorer.
Comment as-tu eu l’idée de créer Le Bon Digital ?
Juste avant le confinement, je devais normalement partir en Australie chez Greenpeace pour y effectuer un stage en communication digitale. C’était le moment pour moi de poser mon engagement écologique au niveau professionnel. Ce stage a été annulé quelques jours avant mon départ, je me suis donc demandé comment je pouvais rebondir. J’ai continué à m’informer sur l’écologie et l’éthique, notamment dans le secteur du numérique. J’ai été très surprise de voir qu’il n’y avait que peu d’articles dessus. On parle beaucoup de l’impact au niveau global du numérique sur la planète mais il y a peu de contenu sur les détails de cet impact et comment agir. Mis à part les organismes comme Green IT, le collectif numérique responsable ou green code lab qui sont reconnus par les professionnels, personne n’aborde réellement les questions de l’éthique et de l’écologie dans le digital. Il y avait donc quelque chose à faire, une population à sensibiliser et des articles à écrire 🙂
Quelles sont les thématiques que tu abordes dans tes articles ?
Via Le Bon Digital, j’aborde différentes thématiques autour du numérique responsable : GreenTech (concevoir des technologies, sites web & app plus écologiques et éthiques), Tech for good (utiliser la tech’ au service du bien commun), éthique dans le numérique (mettre réellement l’humain au centre), bonnes pratiques qui permettent d’agir à son échelle…
Penses-tu que l’éco-conception dans le digital est encore trop peu connue ?
Oui et c’est un vrai souci. Concevoir des sites web écologiques et responsables, cela s’apprend. Certains développeurs y sont sensibilisés, notamment car ils ont déjà pour habitude de coder “léger” pour améliorer le référencement naturel. Mais cela ne s’arrête malheureusement pas là. Penser à l’impact écologique d’un site dès sa conception est pourtant bénéfique pour tous. Un site web conçu de façon écologique s’avère automatiquement plus léger, avec un meilleur temps de chargement, un meilleur référencement et une meilleure expérience utilisateur.
Comment arrives-tu à lier tes valeurs personnelles et le développement de ta vie professionnelle ?
J’essaye au mieux de faire des stages dans des organismes ou entreprises où je suis en accord avec leurs valeurs et leur façon de travailler. C’est important pour moi de savoir pourquoi je travaille et à quoi sert mon travail. Le but est d’avoir une continuité entre les engagements que j’ai au niveau personnel et ma vie professionnelle. Je ne me vois pas défendre des valeurs seulement le week-end et en faire abstraction le reste de la semaine. Au niveau professionnel, j’essaie aussi de sensibiliser comme je le peux, tout en respectant les choix des autres. On a tous la possibilité d’avoir une influence sur son entourage alors autant qu’elle soit positive !
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L’ECV Digital, une école qui s’engage
“L’ECV Digital Bordeaux a organisé en février dernier un hackathon de 48 heures sur la pollution numérique. Nous avons décidé à l’ECV Nantes d’offrir cette année un atelier sur l’éco-conception web à nos étudiants en Mastère. Nous prolongerons cette démarche à la rentrée prochaine par le lancement d’un hackathon autour du numérique responsable.” Christophe Bultel, responsable pédagogique du cursus digital à l’ECV Nantes