Ludovic Bouancheau et Thibaut Massart dans les grands studios d’animation
Issus de la section Animation de l’ECV Bordeaux, Ludovic Bouancheau et Thibaut Massart font aujourd’hui partie de grands studios d’animation. Si l’un travaille pour Dreamworks, aux Etats-Unis, superstructure du dessin d’animation, l’autre officie aujourd’hui chez Antefilm, à Angoulême. Entre les finitions des films Megamind et de Titeuf en 3D, ils ont accepté de nous raconter leurs expériences.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans la section Animation de l’ECV ?
Ludovic – J’ai commencé à l’ECV Paris en classe préparatoire parce que je voulais me perfectionner en dessin avant de me spécialiser en animation et 3D dans une école. Mais au moment où de suis sorti de la prépa, en 2003, l’ECV avait ouvert 3 ans plus tôt une section Animation dans son école de Bordeaux.
Thibaut – Pour moi c’est presque pareil, sauf que je n’ai pas mon année préparatoire à l’ECV, je suis directement rentré à l’ECV Bordeaux.
En quoi consistait l’enseignement ?
Thibaut – Le cursus tournait beaucoup autour des nouvelles technologies de l’image. Il y avait donc beaucoup de 3D, de storyboarding et d’animation, bien évidemment, mais aussi beaucoup de travail pour le web, de html, flash, ou d’analyse technique.
Comment s’est passée votre sortie de l’école une fois votre diplôme obtenu ? Vous avez fait des stages ?
Ludovic – Je voulais me perfectionner en 3D et animation, et donc j’ai passé le concours pour l’École des Gobelins, où j’ai été accepté grâce au film de fin d’année que j’avais réalisé à l’ECV. Après j’ai eu une proposition de travail chez Framestore à Londres, où j’avais fait un stage pendant ma formation aux Gobelins. Mais j’ai refusé car je voulais rester en France pour travailler sur un projet de long-métrage qui se montait à l’époque. Ensuite j’ai travaillé sur un générique de France 2 pour un petit studio, DIFFUZ, et c’est là que j’ai été contacté par Dreamworks.
Thibaut – Moi, j’ai eu beaucoup de chance… J’ai participé à un workshop pendant ma troisième et dernière année à l’ECV, et j’ai été repéré par un membre du jury, qui m’a recruté dès ma sortie de l’école. J’ai donc commencé à travailler pour Antefilm, à Angoulême.
Et donc vous avez commencé à travailler directement ?
Thibaut – Oui, tout de suite. Antefilm travaille beaucoup pour la télévision, donc j’ai immédiatement participé aux différents films d’animation sur lesquels ils travaillaient. J’ai travaillé sur beaucoup de dessins animés destinés au jeune public, comme « Funky cops » ou « Code Lyoko ».
Ludovic – On m’a recruté chez Dreamworks pour participer à l’ouverture d’un studio en Inde, qui travaillerait sur les formats courts de films publicitaires ou d’animation reprenant les personnages des films de Dreamworks. je suis donc parti pour Los Angeles pendant six mois, pour me familiariser avec leur logiciels. Six mois pendant lesquels j’ai travaillé sur « Madagascar 2″. Ensuite je suis parti en Inde superviser l’animation de « Joyeux Noël Madagascar » et de « Shrek fais-moi peur ».
Comment s’est passé votre intégration aux équipes déjà présentes dans les studios ?
Ludovic – Le circuit classique, quelle que soit la structure. On commence en étant simple animateur, avant de superviser soi-même des équipes en fonction de sa spécialité.
En ce moment vous travaillez sur quoi ?
Thibaut – Depuis environ un an et demie, je travaille sur le long métrage de Titeuf en 3D.
Ludovic – Là je travaille sur la version 3D de Megamind, et sur « Puss in Boots », un spin of de Shrek ayant pour personnage principal le Chat Potté de « Shrek ».
Thibaut, tu travailles étroitement avec Zep pour la production du film ?
Thibaut – Oui, il est très présent. En fait, il existait déjà un dessin animé en 2D de « Titeuf », mais c’est une sorte de franchise. Ils sont faits sans la supervision de Titeuf. Chez nous, à Antefilm, nous avons mis un point d’honneur à travailler de manière étroite avec le créateur du personnage, Zep. C’est d’ailleurs la première fois qu’il réalise un long-métrage. Pour moi aussi d’ailleurs, c’est la première fois.
Ludovic, comment se passe le travail dans une aussi grosse structure que Dreamworks ?
Ludovic – C’est très stimulant. On a généralement plus de temps pour travailler que des studios de plus petite taille. Et la qualité des animateurs fait que tu es sans cesse obligé de travailler pour maintenir le niveau. Même si je suis superviseur, je me sens obligé de me perfectionner en permanence, et travailler avec des équipes aussi grandes est un enrichissement permanent.
A propos de Titeuf, le film :
Les parents de Titeuf menacent de « divorcer ». C’est pourquoi la mère de Titeuf part chez la grand-mère de ce dernier pour « réfléchir ». En même temps, Titeuf n’est pas invité à l’anniversaire de Nadia mais, mieux que Titeuf sait que le père de Nadia est parti : Titeuf essaie de faire en sorte que la mère de Nadia et le père de Titeuf se marient pour que Titeuf ait Nadia à lui tout seul…