« INFEMMES » : UN COURT MÉTRAGE ENGAGÉ
Le court métrage Infemmes, réalisé par les étudiant-es de l’ECV Bordeaux, s’impose comme une œuvre d’animation 2D aussi esthétique qu’engagée.
Pour finaliser leur Mastère Cinéma d’Animation 2D, les étudiants de l’ECV doivent réaliser un court métrage selon leur spécialité, en équipe, sur un thème qu’ils définissent ensemble. Ce travail sur un an et demi permet de mettre en pratique les apprentissages acquis depuis la prépa, tout en renforçant leurs compétences de travail en équipe.
Nicolas Fodor-Levreaud, Danaé Grimoire, Lise Merlaud, Florian Monchois, Julien Torres et Jade Wong livrent un récit poignant, qui met en parallèle les trajectoires de deux femmes séparées par les siècles mais unies par une même quête de justice.
DEUX ÉPOQUES, UNE MÊME LUTTE
Infemmes retrace d’une part l’histoire d’une femme ayant subi un viol qui est accusée de sorcellerie au XVIᵉ siècle et d’autre part, celle d’une femme contemporaine accusant un homme de viol. Ces deux femmes se retrouvent confrontées à des procès qui, bien qu’ayant lieu à des époques différentes, mettent en lumière une thématique intemporelle : la condition féminine face à des institutions bien souvent marquées par les inégalités. La mise en parallèle de ces récits est mise en valeur par une animation particulièrement expressive qui ne laisse pas indifférent. Elle illustre la difficulté pour les femmes de se faire entendre, hier comme aujourd’hui, face à la persistance des biais sociétaux.
L’ANIMATION AU SERVICE DES LUTTES POUR L’ÉGALITÉ
En choisissant la 2D comme médium, l’équipe du court métrage Infemmes offre une œuvre visuelle bouleversante qui met en lumière le sérieux du sujet. Les transitions entre les deux époques se traduisent par des styles graphiques alternant et percutants. La palette de couleurs constitue également un des points cardinaux de cette œuvre, tantôt chaude, tantôt froide, elle renforce le poids émotionnel du récit.
Le rythme apporté par le texte, entièrement écrit par l’équipe d’étudiants, amène le spectateur au cœur de ces deux histoires poignantes et universelles. Il met en exergue le poids émotionnel des batailles livrées par les deux protagonistes du court métrage. Ce projet renforce l’idée que l’animation peut être bien plus qu’un médium de divertissement : elle est ici capable d’aborder des problématiques sociales dures tout en restant accessible.
UN PLAIDOYER POUR LA CONDITION FÉMININE
À travers Infemmes, les étudiants de l’ECV Bordeaux montrent l’importance de traiter des sujets de société dans la création artistique. Le court métrage ne se contente pas de raconter une histoire : il interpelle, dénonce les inégalités, soutient les luttes d’avancement social et provoque des discussions. Dans un contexte où la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes est d’actualité concrète, ce projet d’animation 2D se positionne comme un témoignage de l’engagement des nouvelles générations à défendre ces causes essentielles.
Infemmes parle de justice, d’égalité et de reconnaissance des luttes des femmes à travers le temps. De ce fait, nous espérons que ce court métrage inspirera les spectateurs pour continuer de former une société égalitaire en droits et en opportunités pour toutes et tous.
UNE RÉCOMPENSE AU CANNES INDIE SHORT AWARDS
Du 6 au 10 novembre, se tenait le Cannes Indie Short Awards, un rendez-vous annuel mondial du cinéma qui réunit différentes catégories, allant du documentaire à la comédie, de l’horreur au clip musical, en passant évidemment par l’animation. Cette année, nous sommes plus que ravis de vous partager que le court métrage Infemmes a remporté le prix du Best Animation Short : le meilleur court métrage d’animation. C’est une immense joie pour toute l’équipe du court métrage et pour l’école, qui attendaient avec impatience les résultats de cet événement influent de l’industrie du cinéma. Nous ne pouvions rêver mieux pour récompenser le travail faramineux de nos étudiants, qui méritent amplement cette distinction.
« C’était une belle expérience de festival avec de très beaux films, et des supers rencontres avec des personnes qui ont travaillé sur d’autres films en tant que réalisateurs ou acteurs. Pour ce qui est d’Infemmes, j’ai vraiment aimé travaillé sur ce projet. C’était super que l’école ait pu nous laisser travailler sur un sujet avec une DA aussi forte et que par la suite, l’école nous ait autant mis en avant pour l’envoi de notre film dans de nombreux festivals. » – Lise MERLAUD