Violaine Briat : Une passionnée de Bande Dessinée
Avant de commencer sa carrière, Violaine a fait un baccalauréat scientifique. A la suite, elle a fait une année préparatoire à l’Atelier de Sèvres avant de faire partie de la promotion 2011 des Gobelins pendant trois années consécutives.
“Émotionnellement, c’était assez dur, car tu rencontres des gens bien meilleurs que toi.”
A l’époque, les cours étaient basés seulement sur de l’animation, notamment presque que des cours d’animation 2D, puis un peu de 3D. Violaine explique qu’elle faisait beaucoup d’animation, mais qu’elle préférait raconter des histoires, puisque sa passion d’origine est bel et bien la Bande Dessinée. Selon elle, c’est une pratique très difficile, et l’animation est bien plus « stable » que la bande dessinée.
À la suite de l’obtention de son diplôme aux Gobelins, Violaine Briat a eu la chance d’obtenir son premier travail pour la réalisation de la série Kobushi. A l’époque, les recruteurs avaient beaucoup de mal à trouver des gens pour cette série. Cela s’explique par la quantité de travail à faire pour les boarders, et par la basse rémunération.
« Il y avait un épisode à sortir par semaine, et on faisait tout. »
Violaine a commencé par dessiner sur papier, puis elle est passée sur Photoshop, et enfin sur Storyboard Pro.
Ce premier métier a été une vraie opportunité pour Violaine car elle n’avait pas d’expérience professionnelle. Concernant le travail du board, Violaine confie avoir tout appris par elle-même en travaillant sur cette série, et que ce ne sont pas ses années d’études aux Gobelins qui lui ont appris le board. Après Kobushi, Violaine continuait d’aller à Annecy, elle participait à beaucoup d’événements et de recrutements afin de se créer un réseau professionnel. Son portfolio l’accompagnait partout. C’est d’ailleurs, selon elle, essentiel d’avoir un portfolio professionnel.
“J’ai encore fait des formations, notamment Animation sans frontière, que je conseille fortement aux étudiants !”
Pour Violaine, c’était l’occasion de rencontrer d’autres personnes et d’autres pays, partenaires de son école. Il y a avait des intervenants de chaque pays qui ont de l’expérience dans ce secteur. Cette expérience a permis à Violaine de rencontrer des producteurs. Elle a travaillé avec des scripts :
« Le point fort de faire du board c’est qu’on travaille constamment avec des scripts et des scénarios, cela permet d’avoir une idée. »
De Paris à Los Angeles, en passant par le Japon
« J’ai vraiment eu de la chance en termes de timeline. »
Vers 2014, il y a eu un boom dans l’animation aux US. Violaine se portait très attentive au cinéma d’animation aux US. Elle faisait beaucoup de veilles sur le réseau social Tumblr car il y avait beaucoup de personnalités de séries qui postaient pas mal et souvent je postais des commentaires. Ceci est une façon honnête de construire un réseau.
Violaine postait beaucoup de ses travaux sur les réseaux. A 23 ans, elle a été remarquée sur les réseaux-sociaux . Un jour, elle a été élue « l’Artiste du jour » dans un article sur les réseaux-sociaux. Plusieurs articles sont sortis sur les dessins de Violaine, des personnalités assez connues ont commencé à la suivre sur ses réseaux-sociaux. Quelque temps plus tard, V. Briat a eu envie de faire un PVT, et elle s’est dit qu’il était temps de le faire maintenant ! C’est comme ça que Violaine est parti au Japon pour un an :
« C’était un pari car je venais tout juste de commencer ma carrière. Ça faisait 1 an que je bossais à paris, j’avais fais quelques board pour Calimero, Gaumont à Paris. J’ai continué à travailler du Japon pour la France. Le Board en France, c’est au forfait, alors qu’aux US c’est différent car c’est payé à la semaine. Du coup, je planifie vachement mon travail et je fais en sorte d’être vachement carré sur ça. Lorsque j’étais au Japon, du midi jusqu’à 11H du soir, je faisais mon boulot pro J’arrivais mieux à dessiner pour moi le matin et après je faisais le boulot pro. Après le Japon, je suis retourné en France pendant huit mois, j’ai travaillé en Free Lance, puis j’ai eu un visa pour aller aux US. »
En résumé, Violaine a travaillé sur Kobushi, Marcus Level, Calimero
Lors de sa conférence, Violaine Briat a pu faire comprendre à quel point pour elle, il était important de dessiner. Elle a tendance à penser et à dire que si elle était en position de recruter, elle voudrait toujours voir dans le portfolio de l’étudiant : des petits board, de la comédie avec un côté surprenant et amusant, et puis bien sûr, des dessins.
Violaine Briat met un point d’honneur sur la narration.
« Pour moi, un bon board, c’est : une petite séquence – idéalement sans dialogue- juste un début, un milieu, et une fin.
QUESTIONS / REPONSES
As-tu des conseils pour ceux qui veulent faire du board et qui sortent de l’école ?
“Premièrement, je pense que pour le board, il faut s’amuser, moi je suis spécialisée dans la comédie et puis j’adore le « drama », et plus spécifiquement en France. Ensuite, si il y a une série que vous adorez, vous pouvez regarder un épisode et voir chaque choix de plan, faire une pause, analyser, puis faire un croquis. C’est bien d’analyser ce qui se fait en série, en long-métrage mais pas seulement en animation : même en clips musicaux, par exemple. Il faut toujours être dans l’apprentissage ! »
Est-ce que le diplôme est important pour réussir dans sa carrière ?
« Oui c’est très important pour avoir un visa, si tu veux voyager à l’étranger par exemple, il demande le diplôme faire 3 ans des gobelins c’était l’équivalent d’un master, ca compte vraiment dans tout ce qui est visa. Après, hormis le diplôme, si tu veux rester en France, les gens regardent le portfolio ».
Quelle est la différence entre le rythme aux US et en France ?
« Tout d’abord, le board en France, c’est au forfait, alors qu’aux US c’est différent car c’est payé à la semaine. Du coup, je planifie vachement mon travail et je fais en sorte d’être vachement carré sur ça. Lorsque j’étais au Japon, je faisais mon travail professionnel de midi jusqu’à 11H du soir. J’arrivais mieux à dessiner pour moi le matin.
Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, on a plus de temps, plus d’argent. En France c’était différent, comme c’est un rythme assez soutenu, il faut pas hésiter à prendre 1 mois sur l‘intermittence, c’est facile de faire un « burn-out ».
Je pense que en France il y a un niveau d’artisanat qui est assez fort en termes de dessin classique, vous êtes bien entraînés et du coup il y a une vraie qualité au niveau du dessin, de la narration. »
Pourquoi avoir fait le choix de partir au Japon ?
“ J’avais envie de voir le pays, visiter, pas spécifiquement y travailler car c’est très dur, plus qu’en France et moins bien payé, il y a beaucoup de contenu en ligne qui décrivent l’expérience d’y bosser, c’est intéressant d’aller voir ! »