Léa Taillefert, alumni & graphiste – illustratrice freelance
Que sont-ils devenus ? C’est la question qui revient fréquemment dans la bouche de certains étudiants, futurs étudiants, parents et même anciens étudiants de l’ECV. Régulièrement, découvrez le portrait d’un Alumni, de son entrée à l’école jusqu’à aujourd’hui.
Léa Taillefert, alumni de l’ECV Paris, Cursus Design, actuellement Graphiste et Illustratrice freelance, a répondu à nos questions. Virginie Grümmer, Responsable Pédagogique du Cursus Design à l’ECV Paris signe l’Edito de ce portrait.
« La sensibilité et l’esthétisme qui se dégagent des illustrations de Léa l’ont toujours accompagnés lors de son cursus à l’école. Issue du Mastère Typographie, elle s’est toujours imposée une grande exigence tout en allant puiser des inspirations dans de nombreux univers graphiques et visuelles. Ce qui lui vaut aujourd’hui de travailler tant pour la presse, l’édition que pour des marques renommées comme Veja ou des institutions comme l’Opéra de Paris. »
Interview de Léa
Diplômée de l’ECV Paris, que fais-tu aujourd’hui ?
Léa : Je suis graphiste et illustratrice freelance. Ceci dit, je me consacre presque essentiellement à l’illustration aujourd’hui, principalement pour des clients venant du milieu de la presse, de l’édition et des institutions culturelles.
Qu’est ce que tu préfères dans ton travail ?
L. : La composition des illustrations et surtout la couleur !!! C’est le moment que je préfère lorsque je travaille sur un projet d’illustration. Je fais d’abord des roughs, puis une fois validés, je passe à l’étape « squelette » en noir et blanc au trait. Cette phase là n’est pas toujours très lisible. Vient ensuite l’étape de la couleur et là l’illustration prend forme petit à petit. Je passe beaucoup de temps à choisir les couleurs que je vais utiliser : je teste, je recommence jusqu’à ce que cela me plaise vraiment. Il faut que ce soit vivant, vibrant !
Quelles sont les réalisations dont tu es la plus fière ?
L. : À vrai dire, je dirai toutes ! ahaha C’est toujours un petit plaisir de se lancer dans un nouveau projet d’illustration, qu’il soit unique ou en série. J’essaie toujours de m’investir au maximum pour chaque client et de prendre du plaisir, donc oui, toutes ! Mais je dois avouer que la carte blanche pour l’Opéra National de Paris était une expérience particulièrement excitante. J’avais toujours rêvé de travailler sur des affiches de théâtre et c’était une première.
Pourrais-tu décrire ton style graphique ?
L. : Je ne sais pas si c’est ce que l’on ressent mais en tout cas j’essaie toujours d’apporter à mes illustrations un style coloré, joyeux, ludique et graphique.
Tu viens de collaborer avec la marque Veja, peux-tu nous en dire plus ?
L. : Lorsque Veja m’a contacté pour une collaboration, j’ai un peu sauté au plafond ! C’était inédit pour moi de travailler avec une marque… J’étais d’autant plus motivée que je connaissais leur éthique éco-responsable, ce qui est assez rare de nos jours. L’idée était d’avoir à la fois une série d’illustrations où je devais réinterpréter avec mon style graphique différents modèles de Veja (9 modèles) et également réaliser une petite série de 3 illustrations expliquant 3 étapes clés dans la fabrication de leur sneakers (les récoltes du coton et du caoutchouc, et la fabrication finale en usine). Une très belle collaboration avec une équipe géniale !
On retrouve régulièrement tes illustrations dans le presse. Comment travailles-tu pour ce média ? Est-ce un support que tu affectionnes particulièrement ?
L. : Lorsque que j’ai commencé mon travail d’illustration, je le faisais pour moi, pour enrichir un peu mon book en espérant que mon style plaise. Je postais régulièrement mes illustrations sur instagram, et je démarchais en parallèle des agences de design graphique, la presse, l’édition…Je dois avouer que j’ai dû en harceler pas mal ! ahaha
Et puis un jour, le magazine Néon m’a répondu et m’a proposé un sujet à illustrer… J’étais en panique ! Démarcher et recevoir des non, ou « on vous met de côté » puis rien…ça j’étais habituée, mais là ça y est, ça devenait concret !!! Et merci encore à Guillaume Burneau, le DA de Néon à l’époque, d’avoir été le premier à me faire confiance, car à partir de là les choses ont vite évoluées. Tout ça pour dire que oui en effet la presse est un média que j’affectionne beaucoup car c’est ce média qui m’a ouvert les bras le premier. C’est un milieu qui a du mal à s’en sortir aujourd’hui, entre autre noyé par internet, mais qui tient encore fièrement debout.
Print is not dead !
Tu as réalisé dernièrement une affiche de l’Opéra Rusalka à l’occasion des 350 ans de l’Opéra National de Paris. Qu’est ce que cela fait de collaborer avec une telle institution ?
L. : C’était une grosse envie depuis toujours, faire des affiches et surtout de théâtre. Réfléchir de manière conceptuelle, essayer de trouver une symbolique graphique qui permette de « résumer » en une seule image une oeuvre, être impactant mais pas vulgaire, donner des éléments clés mais ne pas tout révéler… c’est un sacré challenge !
Alors quand l’Opéra de Paris m’a contacté pour leur carte blanche j’avais le sourire jusqu’aux oreilles. « Carte blanche » signifie une réelle liberté d’expression, pas de modifications, pas de « Non, plus comme ci ou comme ça » ça fait du bien. Et puis l’Opéra National de Paris qui vient vers vous, bah…c’est complètement fou !
Des nouveaux projets ?
L. : Wait and see ! ?
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
L. : Encore plein de belles collaborations, peut-être une petite exposition un jour… Des premières fois, et toujours du plaisir !