Aujourd’hui l’intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs et le domaine de la création digitale n’est pas épargné. L’ECV Digital Paris a eu la chance de collaborer avec Mammouth AI dans le cadre de la semaine intensive dédiée à l’IA, le co-fondateur Luc BOUVATTIER nous a donné l’opportunité d’en savoir plus sur cette plateforme totalement innovante, qui regroupe plusieurs modèles d’intelligence artificielle permettant une adaptation à différentes situations. De l’émergence du projet à l’impact de ces nouvelles technologies, l’entrepreneur nous explique :

Naissance de Mammouth AI :
“ L’idée de Mammouth nous est venue en Avril 2024 lorsque plusieurs nouveaux modèles d’IAs ont commencé à challenger la suprématie auparavant incontestée chatGPT comme : Claude, Mistral ou encore LLama. En regardant des vidéos grand public, nous avons réalisé que c’était aussi de nouvelles marques qui apparaissent avec chacune leur point fort spécifique.
Avec mon associé, nous avons alors pensé qu’une plateforme qui permettrait d’utiliser plusieurs modèles selon les situations serait utile. Cela s’est conforté plus tard avec l’arrivée de FLUX puis Recraft sur les images ou encore de DeepSeek sur le texte et le modèle de raisonnement. Nous avons lancé la première version de Mammouth en juin 2024 et essayons depuis d’améliorer l’offre avec une nouveauté toutes les semaines ou deux semaines.”
Comment fonctionne le milieu de la Tech IA en France ?
“ Le milieu de la Tech IA en France se décompose autour de trois-quatre champions nationaux reconnus au-delà de nos frontières (Mistral, Hugging Face, Kyutai), d’un pôle IA et recherche de classe mondiale (les labos de Meta AI sont à Paris, même OpenAI a ouvert un bureau récemment en France). À côté, plusieurs acteurs viennent proposer des services aux professionnels basés sur l’IA (call center, traduction, services aux développeurs, etc..).
D’une manière générale, les métiers se réinventent, apprenant à travailler mieux avec l’IA et cela passe par une période Far West où on teste plein de choses, plus ou moins performantes pour rendre chaque métier plus efficace, plus agréable aussi à faire. Je pense que nous sommes dans cette période actuellement. Il est clair qu’il y a une valeur ajoutée, il n’est pas encore tout à fait clair de laquelle il s’agit précisément pour tel ou tel besoin ou métier. La phrase qui définit bien l’état actuel je pense c’est la suivante : Vous ne serez pas remplacé par une IA mais vous le serez par quelqu’un qui utilise l’IA (sauf si c’est vous!).”
Quelle place ont les IAG (intelligence artificielle générative) dans les pratiques de création de demain ?
“L’IA est un excellent outil pour les créateurs de demain. Elle peut être utilisée de plein de façons différentes. Par exemple, pour brainstormer des idées et avoir des suggestions d’image avant d’être éditée vers ce que le créateur recherche. À l’inverse, vous pouvez dessiner un croquis et le donner à une IA pour qu’elle retexture votre image et transforme votre croquis en une photo hyper-réaliste ou encore en personnage de cartoon.
Comme un créateur d’image gagne à être un expert de Photoshop pour créer ses contenus, il gagne à maîtriser l’IA qui lui ouvre le champ des possibles. Il existe un mythe selon lequel l’IA va remplacer les créateurs. Cela ne risque pas d’arriver car un fois franchi l’effet whaou du premier prompt on voit vite que l’IA est incapable de traduire seule en image ce qui est dans votre imagination. C’est donc un outil qui viendra compléter les outils existants d’édition d’image. L’art de savoir prompter va devenir une compétence à peaufiner. D’ailleurs légalement, on considère que la propriété intellectuelle d’une image générée via l’IA appartient à celui ou celle qui a conçu le prompt. Plus on va être exposé aux images générées vers l’IA, plus le standard de qualité va évoluer et augmenter. Vous pouvez peut-être tromper vos grands-parents avec une image générée par l’IA, mais les générations qui viennent sauront très bien faire la différence entre une image générée via l’IA sans effort et une créée après un vrai processus de création. La créativité va s’exprimer sur ces nouvelles frontières.”
Selon vous, quel avenir aura l’IA ?
“ Mon avis là-dessus est personnel, je pense que la révolution LLM principale a vu le jour en 2020 avec la sortie de chatGPT au grand public puis de Midjourney pour les images. Ce qui vient depuis et va continuer demain, ce sont des itérations successives pour améliorer les modèles et construire un écosystème de solutions permises par ces nouvelles capacités. Des secteurs vont être plus impactés que d’autres, tout comme les métiers. En 2007, nous avons eu le smartphone, aujourd’hui on a l’IA. La plupart des métiers vont évoluer, très peu vont disparaître. Je pense qu’il ne faut ni surestimer ni sous-estimer l’IA. Je vois surtout de nouveaux outils qu’il vaut mieux apprendre à utiliser, surtout si vous êtes en début de carrière !”
Un grand merci aux fondateurs pour cette collaboration ainsi que l’offre mise à disposition pour cette occasion.
Enfin, nous félicitons tous les étudiants pour leur implication tout au long de cette semaine ! Rendez-vous sur nos réseaux sociaux, pour voir les superbes et innovantes créations de nos étudiants.